XXXVII.
Que diras-tu ce soir,
pauvre âme solitaire,
Que diras-tu, mon
coeur, coeur autrefois flétri,
A la très-belle, à la
très-bonne, à la très-chère,
Dont le regard divin
t'a soudain refleuri?
-Nous mettrons notre
orgueil à chanter ses louanges:
Rien en vaut la doucer
de son autorité;
Sa chair spirituelle a
le parfum des Anges,
Et son oeil nous revêt
d'un habit de clarté.
Que ce soit dans la
nuit et dans la solitude,
Que ce soit dans la rue
et dans la multitude,
Son fantôme dans l'air
danse comme un flambeau.
Parfois il parle et
dit: “Je suis belle, et j'ordonne
Que pour l'Amour de moi
vous n'aimiez que le Beau;
Je suis l'Ange gardien,
la Muse et la Madone.”
Charles Baudelaire, Les fleurs du mal, 1837.
XXXVII.
¿Qué dirás esta
noche, pobre alma solitaria,
Qué dirás, corazón,
marchito en otro tiempo,
A la muy bella, a la
muy buena, a la muy cara,
Cuyo mirar divino te ha
hecho rebrotar?
-Pondremos nuestro
orgullo a entonar sus loores:
Nada iguala en dulzura
a su autoridad;
Su carne espiritual
tiene aroma de Ángel,
Y sus ojos nos visten
de un hábito de luz.
Bien sea por la noche,
bien en la soledad,
Bien sea por la calle o
entre la multitud,
Su fantasma en el aire
baila como una llama.
A veces habla y dice:
“Yo soy Bella, y ordeno
Que por Amor a mí no
améis sino lo Bello;
Soy el Ángel guardián,
la Musa y la Madona.”
Charles Baudelaire
(Versión de Pedro Casas Serra)
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