viernes, 7 de agosto de 2015

“Les fleurs du mal”, LES CHATS, de Charles Baudelai4e

LVI. LES CHATS

Les amoureux fervents et les savants austères
Aiment également, dans leur mûre saison,
Les chats puissants et doux, orgueil de la maison,
Qui comme eux sont frileux et comme eux sédentaires.

Amis de la science et de la volupté,
Ils cherchent le silence et l'horreur des ténèbres;
L'Erèbe les eût pris pour ses courriers funèbres,
S'ils pouvaient au servage incliner leur fierté.

Ils prennent en songeant les nobles attitudes
Des grands sphinx allongés au fond des solitudes,
Qui semblent s'endormir dans un rêve sans fin;

Lours reins féconds sont pleins d'étincelles magiques,
Et de parcelles d'or, ainsi qu'un sable fin,
Étoilent vaguement leurs prunelles mystiques.

Charles Baudelaire, Les fleurs du mal, 1837.


LVI. LOS GATOS

Los amantes fervientes y los austeros sabios
gustan por un igual, en su estacion madura,
Gatos fuertes y dulces, orgullo de la casa,
Frioleros como ellos y como ellos estáticos.

Amigos de la ciencia y la sensualidad,
Persiguen el silencio y el horror de las sombras;
Erebo los cogiera para correos fúnebres,
Si, pudieran al yugo inclinar su altivez.

Toman al meditar las actitudes nobles
De las grandes esfinges en hondas soledades,
Que parecen dormir un sueño sin final;

De sus fecundos lomos surgen centellas mágicas,
Y partículas de oro, como una arena fina,
Estrellan vagamente sus místicas pupilas.

Charles Baudelaire
(Versión de Pedro Casas Serra)

No hay comentarios:

Publicar un comentario