CXLIV. LA RANÇON
L'homme a, pour payer
sa rançon,
Deux champs au tuf
profond et riche,
Qu'il faut qu'il remue
et défriche
Avec le fer de la
raison;
Pour obtenir la moindre
rose,
Pour extorquer quelques
épis,
Des pleurs salés de
son front gris
Sans cesse il faut
qu'il les arrose.
L'un est l'Art, et
l'autre l'Amour.
-Pou rendre le juge
propice,
Lorsque de la stricte
justice
Paraîtra le terrible
jour,
Il faudra lui montrer
des granges
Pleines de moissons, et
des fleurs
Dont les formes et les
coulers
Gagnent le souffrage
des Anges.
Charles Baudelaire, Les freurs du mal, 1837.
CXLIV. EL RESCATE
El hombre tiene, para
pagar su rescate,
Dos campos ricos en
toba,
Que ha de remover y
desbrozar
Con el arado de la
razón;
Para obtener la menor
rosa,
Para lograr arrancar
alguna espiga,
Ha de regarlos sin
cesar
Con el llanto salado de
su frente gris.
Uno es el Arte, y el
otro es el Amor.
-Para volver al juez
propicio,
Cuando llegue el día
terrible
De la estricta
justicia,
Tendrá que mostrarle
graneros
Llenos de cosecha, y
flores
Cuyas formas y colores
Se ganen el voto de los
Ángeles.
Charles Baudelaire
(versión de Pedro Casas Serr)
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