LXXXIV. LA FONTAINE DE
SANG
Ainsi qu'une fontaine
aux rhytmiques sanglots.
Je l'entends bien qui
coule avec un long murmure,
Mais je me tâte en
vain pour trouver la blessure
A travers la cité,
comme dans un champ clos,
Il s'en va,
transformant les pavés en îlots,
Désaltérant la soif
de chaque cráture,
Et partout colorant en
rouge la nature.
J'ai demandé souvent à
des vins captieux
D'endormir pour en jour
la terreur qui me mine;
La vin rend l'oeil plus
clair et l'oreille plus fine!
J'ai cherché dans
l'amour un sommeil oublieux;
Mais l'amour n'est pour
moi qu'un matelas d'aiguilles
Fait pou donner à
boire à ces cruelles filles!
Charles Baudelaire, Les fleurs du mal, 1837.
LXXXIV. LA FUENTE DE
SANGRE
A veces me parece que
mi sangre va a golpes,
Igual como una fuente
de rítmicos sollozos.
La oigo como fluye con
un largo susurro,
Pero me palpo en vano
para encontrar la herida
A través la ciudad,
cual en campo acotado,
Ella va, transformando
las losas en isletas,
Aliviando la sed de
cada criatura,
Y coloreando en rojo a
la Naturaleza.
He pedido a menudo a
vinos seductores
Acallar por un día el
terror que me mina;
¡El vino aclara el ojo
y hasta la oreja afina!
En el amor busqué un
sueño olvidadizo;
¡Pero no es el amor
sino colchón de agujas
Para dar a beber a esas
crueles muchachas!
Charles Baudelaire
(Versión de Pedro Casas Serra)
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