XXI.
PARFUM EXOTIQUE
Quand,
les deux yeux fermés, en un soir chaud d'automne,
Je
respire l'odeur de ton sein chalereux,
Je
vois se dérouler des rivages heureux
Qu'éblouissent
les feux d'un soleil monotone;
Une
île paresseuse où la nature donne
Des
arbres singuliers et des fruits savoureux;
Des
hommes dont le corps est mince et vigoureux,
Et
des femmes dont l'oeil par sa franchise étonne.
Je
vois un port rempli de voiles et des mâts
Encor
tout fatigués par la vague marine,
Pendant
que le parfum des verts tamariniers,
Qui
circule dans l'air et m'enfle la narine,
Se
mêle dans mon âme au chant des mariniers.
Charles Baudelaire, Les fleurs du mal, 1837.
XXI. PERFUME EXÓTICO
En las noches de otoño,
si con ojos cerrados,
Yo respiro el olor de
tu cálido seno,
Veo delinearse felices
litorales
Que deslumbran los
fuegos de un monótono sol;
Una isla perezosa donde
Naturaleza
Ofrece árboles raros y
de sabrosos frutos;
Hombres que tienen
cuerpos flacos y vigorosos,
Y mujeres de ojos cuya
franqueza asombra.
Guiado por tu olor
hacia hechiceros climas,
Veo un puerto colmado
de velas y de mástiles
Todavía cansados del
oleaje del mar,
Mientras que la
fragancia de verdes tamarindos,
Que circula en el aire
y mi nariz dilata,
En mi alma se mezcla a
sones marineros.
Charles Baudelaire
(Versión de Pedro Casas Serra)
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