XXV.
Avec ses vêtements
ondoyants et nacrés,
Même quand elle marche
on croirait qu'elle danse,
Comme ces longs
serpents que les jongleurs sacrés
Au bout de leurs bâtons
agitent en cadence.
Comme le sable morne et
l'azur des déserts,
Insensibles tous deux à
l'humaine souffrance,
Comme les longs réseaux
de la houle des mers,
Elle se développe avec
indifférence.
Ses yeux polis son
faits de minéraux charmants,
Et dans cette nature
étrange et symbolique
Où l'ange inviolé se
mêle au sphinx antique,
Où tout n'est qu'or,
acier, lumière et diamants,
Resplendit à jamais,
comme un astre inutile,
La froide majesté de
la femme stérile.
Charles Baudelaire, Les fleurs du mal, 1837.
XXV.
Con sus indumentarias
flotantes e irisadas
Incluso cuando anda se
diría que baila,
Como largas serpientes
que juglares sagrados
Agitan en cadencia al
final de sus varas.
Como la arena triste y
el azul del desierto,
Insensibles los dos al
mortal sufrimiento,
Como las amplias redes
del oleaje marino,
Ella vive y se mueve
con total indolencia.
Minerales preciosos son
sus lucientes ojos,
Y en tal naturaleza
misteriosa y simbólica
Inviolado ángel se
mezcla a esfinge antigua,
Donde no hay más que
luz, oro, acero, diamantes,
Eternamente brilla,
como una estrella inútil,
La fría majestad de la
mujer estéril.
Charles Baudelaire
(Versión de Pedro Casas Serra)
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